La Poésie des Muses

Spécificité de la poésie écrite par des femmes?

 

 (En construction)

 

    Problématiques diverses concernant la poésie "féminine".

 

    J'ai voulu mettre en regard des poèmes qui se font écho et me semblent assez spécifiques de la "poésie féminine" traditionnelle (du Moyen-Age aux années 1970): panthéisme fusionnel, relation spéculaire mère/fille, vieillissement, approches du corps, revendications etc...Chaque page comporte de 2 à 4 poèmes accompagnés d'un commentaire justifiant le rapprochement proposé.

 

 

   Je suis conscient du danger d'un tel projet: c'est celui d'isoler, de "sanctuariser" le continent poétique féminin et d'accentuer ainsi sa marginalisation dans le champ de la littérature (Patricia Izquierdo). Mais comment ne pas voir que c'est d'abord la littérature "masculine", qui s'est massivement "sanctuarisée" à son propre profit, nourrissant ainsi l' ignorance regrettable de ce que les femmes ont apporté de spécifique à la culture. On m'objectera que la poésie des femmes ne dit pas autre chose que la poésie des hommes. Les milliers de poèmes que j'ai pu lire m'ont convaincu du contraire: il y a évidemment de nombreux points de convergence car il s'agit de la même humanité, mais la négation millénaire des femmes a pour fondement le refus d'entendre leur(s) voix. La poésie, étant en quelque sorte le coeur du logiciel, révèle de profondes divergences liées au"genre": ainsi le fameux thème du "temps qui passe", tarte à la crème des épreuves de français au Baccalauréat, devrait faire place, si l'on prenait en compte la littérature féminine, aux nombreux poèmes, pour la plupart de tonalité sombre,  sur la vieillesse ou plutôt le vieillissement. Les textes, fameux, d'Apollinaire ("Sous le pont Mirabeau") ou de Ronsard, ("Quand vous serez bien vieille") ne suffisent pas à rendre compte de l'expérience du vieillissement telle qu'elle est évoquée dans la poésie des femmes. Ce n'est là qu'un exemple. Se mettre à l'écoute d'un continent poétique ignoré voire refoulé, voilà le projet de ce blog consacré aux poétesses, n'en déplaise à ceux (celles?) qui, fort(e)s de leur  bonne foi ou ... de leur ignorance, pourraient le considèrer comme dépassé.